MANU THÉRON

MANU THÉRON

Auteur, Compositeur, Interprète, Directeur artistique, Programmateur de la Cité de la Musique de Marseille, Chevalier des Arts et des Lettres

Après une enfance musicale (apprentissage du piano) marquée par une grand-mère chanteuse lyrique et des parents amateurs de Rock et de musiques électroniques, c’est en 1987, aux beaux-arts de Marseille, que Manu Théron reprend contact avec une pratique musicale, en fréquentant la classe de son de Lucien Bertolino. Ses études le mènent ensuite en Italie, où il se familiarise avec l’héritage populaire septentrional et le travail des animateurs-chercheurs du « nuovo canzoniere ». Puis, après deux années en Thrace centrale (Bulgarie), où il découvre un folklore institutionnalisé d’un très haut niveau d’exigence et de contenu artistique, il rentre en France en 1995 persuadé qu’un travail s’impose dans sa région, les héritiers du folk y ayant délaissé le chant au profit de recherches sur l’instrumentarium.

En compagnie de Barbara Ugo et Sam Karpienia, il fonde Gacha Empega, dont le parcours éphémère impressionne autant que la proposition de base : inventer un chant qui soit à la fois une prise de parole volontariste et une invention vocale « libertaire ». Le propos enthousiasme et le public marseillais entonne avec eux ces chants d’un autre âge, transformés en performances déjantées où la percussion force les voix, et le niveau d’exaltation entraînent l’auditeur vers une forme de « transe » active. Le groupe s’arrête après un disque et deux années de tournées dans tous les pays d’Òc, en France et en Europe.

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Après une résidence de réflexion et d’apprentissage avec des musiciens populaires algériens, Manu Théron remet sur pied une formation vocale au quartier de la Plaine, à Marseille, qu’il nomme Lo Còr de la Plana. La formation débute timidement là où Gacha Empega s’était arrêté, par une recherche sur le répertoire lié à la religion populaire.

Parallèlement, il rencontre la mandoliniste Patrick Vaillant auprès duquel il s’initie véritablement aux musiques d’oc et à leur histoire, et le rejoint, avec Daniel Malavergne au Tuba, dans un trio appelé Chin Na Na Poun, qui s’attache à la figure de Victor Gélu, grand poète populaire marseillais.

Lo Còr de la Plana poursuit la ré-invention de la polyphonie occitane et remporte le grand-prix de l’Académie Charle Cros dans la catégorie « musiques du monde » en 2003.

 

Depuis 1996, Manu Théron anime par ailleurs des ateliers de chant collectif dans tous les territoires occitans.

A l’instigation de Nora Mauriaucourt, toutes ces activités sont regroupées dans une compagnie musicale qui prend le nom de « Compagnie du Lamparo » en 2003.

Après un prix de la SACEM, Lo Còr de la Plana obtient, lors d’un concert New Yorkais en 2008, une reconnaissance internationale, qui propulse le groupe sur les scènes du monde entier.

D’autres créations voient le jour, qui convient des acteurs reconnus de la renaissance des musiques populaires méditerranéennes, dessinent des passerelles entre Marseille, le Sud algérien, le Mezzogiorno et le reste du monde d’Oc. « Lo Còr EL Maya », « Ve Zou Via » et Tramuntana témoignent de la vivacité de ces liens, tandis que le travail sur le renouveau de la vocalité occitane se poursuit avec « Polifonic System », « Madalena », « Sirventés », « Piadas »et « Duò Lavoà Lapò ». De nombreuses collaborations avec des musiciens locaux ou internationaux contribuent à la diffusion de ce travail.

Lié à Hakim Hammadouche, Fantazio ou Raphaël Imbert dans le monde du Jazz et des musiques improvisées, Origines Contrôlées ou Massilia Sound System dans celui des musiques actuelles (par exemple « Sages Comme des Sauvages » et Claude Sicre), Manu Théron est aussi invité depuis peu à conseiller des groupes ou des projets en éclosion ou à dispenser des modules de transmission dans des structures académiques (CFMI, CESMD).

Au travers de ses activités musicales ou de ses enseignements, il invente avec passion des retrouvailles entre une culture libérée des pressions communautaires ou politiques et ses héritiers, d’où qu’ils viennent, et  participe  à la prise de conscience des apports et des richesses insoupçonnées de cette Culture d’Òc dans la définition des nouvelles citoyennetés de ce début de XXIè siècle.

LES CRÉATIONS

DISCOGRAPHIE

 

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