PIADAS
Sur les traces des géants (Dins lei piadas dei gigants) est une suite de poèmes empruntés à divers recueils de Roland Pécout, poète marcheur et dériveur du renouveau occitan, dont l’oeuvre est caractérisée par ses liens avec la beat generation et les mondes poétiques des années 60 et 70. Mais plutôt que de rebattre une voie suffisamment explorée, c’est à une découverte généalogique que nous invite cette suite, où des poètes précurseurs et Pécout racontent la force autant que la nécessité de leur attachement aux cultures populaires.
La densité archaïque et chatoyante d’une tradition, l’horizontalité du récit mythique, la puissance contrastée de l’imagerie ou les démonstrations sereines d’une humanité généreuse et unie hantent leurs univers respectifs, de façons parfois inattendues : Ainsi Ginsberg va puiser aux coutumes des native americans pour redéfinir une posture de responsabilité vis-à-vis de la de la Nature et de notre nature ; Pasolini s’enivre d’un jeu de désirs inavouables, dans une fête populaire, et part assouvir sa soif d’amour avec un peuple envisagé dans son essence ; Kérouac, lui, attend comme une révélation de connaître sa destination tandis que Hafiz s’ancre à l’ivresse pour mieux s’échapper dans la langueur d’un voyage intérieur ; pour le Rimbaud des Illuminations, le voyage de l’homme européen est l’argument autant que le lieu d’un saccage …