DE LA CRAU défolklorise le provençal pour lui donner sa place dans le courant de la Sono Mondiale, courant musical fait d’hybridations entre local et global.
De l’enfer industriel de Fos-sur-Mer à la rive arlésienne du Rhône, la Crau -dernière steppe d’Europe occidentale- fait le lit du réel. Des amas de rocaille, cette ancienne mer abandonnée en a roulé et en roule encore dans la furie du vent. Une voiture qui traverserait de part en part ce petit désert filerait droit sur des dizaines de kilomètres, dans des paysages qu’un Hopper ou un Walker Evans auraient rendu américains sans effort.
C’est sur les fonds de cette mer bordée d’usines que les trois musiciens de DE LA CRAU ont imaginé la bande-son de leur périple. Ils sont partis d’un chant qui éventre les cieux, auquel répondent en puissance et en poésie la contrebasse, les percussions et le déchaînement extatique de la mandole.