De l’enfer industriel de Fos-sur-Mer à la rive arlésienne du Rhône, la CRAU -dernière steppe d’Europe occidentale- fait le lit du réel. C’est sur les fonds de cette mer bordée d’usines, assoupie dans la sobriété de son déploiement immense, que les trois musiciens de DE LA CRAU ont imaginé la bande-son de leur périple. Ils sont partis d’un chant qui éventre les cieux, auquel répondent en puissance et en poésie la contrebasse, les percussions et le déchaînement extatique de la mandole.
Sous la plume d’un Sam Karpienia inspiré comme jamais, emmené à son apogée par l’archet sombre et vigoureux de Manu Reymond et le set coloré de Thomas Lippens, ils explorent un sillon creusé il y a vingt ans non loin des usines, comme une plaie qu’ils continueraient de soigner pour l’éternité, et que le chant et la mandole ne parviendraient à apaiser que dans l’amplitude âpre de ces horizons.
Le trio détonnant continue d’étonner avec sa transe poétique post-rock… Musique ainsi nommée puisque qualificatif et genre, il faut apposer. Mais DE LA CRAU est du genre inclassable : c’est une vague d’émotions entre rage et passion, un souffle musical rauque qui vous transporte là où vous n’auriez même pas imaginer vagabonder.
À découvrir sur scène pour se laisser complètement électriser !